...Guillaume Apollinaire
J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends
Si Apollinaire est célèbre pour ses poèmes et ses calligrammes, dont il a inventé le terme, mais aussi pour sa prose, on connaît peut-être moins son engagement pour la France, ce pays qu’il a souhaité défendre très tôt.
Né en Italie, sujet polonais de l’empire russe, il est naturalisé le 5 mars 1916 alors qu’il est déjà sur le front depuis 1915. Blessé d'un éclat d'obus le 17 mars 1916, il ne s'en remettra jamais. Mort des suites de ses blessures le 9 novembre 1918, Apollinaire a laissé de nombreux carnets et écrits de cette période de guerre.
Les différentes femmes qui ont jalonné sa vie ont été source d’inspiration : après sa rupture avec son premier amour, Annie Playden, il publie La Chanson du Mal-Aimé et après celle avec le peintre Marie Laurencin, Le Pont Mirabeau - poème qu'on peut entendre dit par Apollinaire lui-même grâce aux enregistrements des Archives de la Parole accessibles dans Gallica.
Par sa plume et ses dessins, Apollinaire nous guide dans l’univers de la littérature et des arts de son temps de Montmartre à Montparnasse, de Rome à Berlin.
Le poète publie dans les revues de l’époque comme L’Art dramatique et musical, La Plume ou Vers et Prose. Dans Les Soirées de Paris, dont il prendra la direction en 1913, il publie en 1912 Vendémiaire, son premier poème sans ponctuation. Il y laisse une large part aux reproductions d’œuvres d’art contemporaines et aux audaces poétiques.
L'annonce de la mort d'Apollinaire plonge ses amis - Picasso, Romain Rolland, Max Jacob, André Salmon - dans une profonde tristesse qui tranche avec les écrits publiés en cette période de joie et d’euphorie que constitue la fin de la Grande Guerre.